• Soir d'Halloween

    Joyeux Halloween !

    Ce matin, je me suis levée, et j'ai pensé : "Aujourd'hui, c'est Halloween !" Alors, immédiatement, saisissant au passage ma tasse de thé aux fruits rouges et mon paquet de madeleine aux pépites de chocolat (miam !), je me suis installée devant mon ordi, et j'ai écrit.

    Voici donc ce que ça donne !

     


     

     Le trente-et-un octobre, minuit pile. La nuit était tombée depuis un moment déjà, mais l’ombre d’une fillette continuait à marcher dans l’immense et sombre forêt. Seule la faible lueur de la lune éclairait son chemin. Tout ce que l’on pouvait voir d’elle, c’était sa longue chevelure blonde de petite fille, et ses yeux innocents d’ange, bleus ciel. Elle avançait à travers les nombreux chemins qui faisaient de la forêt un véritable labyrinthe, sa robe blanche virevoltant au vent, son lourd sac sur le dos. Où allait-elle ? Personne ne le savait. Elle continuait de marcher, plissant les yeux pour tenter de voir où elle se dirigeait. Soudain, elle s’arrêta. Elle avait senti une présence.

    Elle se retourna, mais personne ne se trouvait derrière elle. Elle s’apprêtait à pivoter de nouveau pour continuer son chemin, lorsqu’une voix retentit, juste dans son dos. Une voix de femme à la sonorité étrange, presque irréelle.

    « Alors mon enfant, on est perdue ? »

    La fillette bondit aussitôt en arrière, puis se retourna vers celle qui lui avait fait peur. La nuit était de plus en plus noire mais, en plissant les yeux, elle parvenait à distinguer les détails de la jeune femme. Elle était rousse ou châtain, elle ne parvenait pas très bien à discerner les couleurs avec l’obscurité. Elle portait aussi une sorte de robe étrange toute tachée de rouge. Mais ce que la petite fille parvenait parfaitement à voir, c’était ses yeux. Ils étaient rouges comme le sang, et luisaient étrangement dans la nuit. Rien qu’à la voir, n’importe qui de sensé se serait enfui en courant. Mais la fillette était absorbée par le regard de la femme. Ses yeux bleus devenaient peu à peu vides, et elle perdait lentement le contrôle de ses mouvements.

    « Veux-tu venir avec moi ? »

    La petite fille hocha la tête, hypnotisée, et pris la main de la femme. Aussitôt, elles se retrouvèrent dans une maison chaleureuse et confortable. Le feu brûlait dans la cheminée, et un grand bol de chocolat chaud était posé sur la table basse du salon, à côté de l’âtre. La jeune femme la fit s’assoir sur le canapé, lui indiquant le bol. La fillette ne se fit pas prier, et but avec gourmandise son chocolat. Elle regardait la femme avec une expression complètement vide. Elle est châtain en fin de compte, était la seule chose présente dans sa tête.

    « Je me nomme Isil. Et toi, comment t’appelles-tu ?

     - Elenna, déclama la petite d’une voix bien trop monocorde pour être naturelle. »

    Après qu’Elenna eut bu tranquillement sa boisson chaude, Isil lui indiqua une petite chambre, composée simplement d’un lit, d’une petite table de chevet et d’une grande horloge accrochée au mur, qui indiquait minuit et demie.

    « Il est trop dangereux de repartir maintenant. Tu peux rester ici autant que tu le souhaite. »

    Sur ce, elle laissa la petite fille seule dans la pièce. Elle se coucha et entreprit de dormir. Lorsqu’elle se réveilla, sûrement quelques heures plus tard, elle n’était plus sous l’emprise d’Isil. Mais elle s’aperçut que quelque chose clochait. L’horloge en face d’elle indiquait midi, mais il faisait toujours nuit noire dehors. Commençant à s’affoler, Elenna sortit précipitamment de la chambre pour surgir dans le salon. Découvrant ce à quoi elle avait à faire, horrifiée, elle resta d’abord pétrifiée.

    Un jeune garçon, d’à peu près l’âge d’Elenna, était assis sur le canapé, à l’endroit même où elle s’était placé quelques heures avant. Mais lui ne buvait pas un chocolat chaud. Isil était à ses côtés, penchée sur lui, buvant voracement le sang du garçon. Les rares gouttes rouges foncé que la jeune femme ne léchait pas avidement perlaient le long de son cou, laissant derrière elles une trainée rougeâtre. Lui ne semblait pas s’en soucier. Il avait le regard aussi vide que celui d’Elenna lorsque la femme l’avait entraîné ici. C’est alors que la fillette compris. Il fallait qu’elle se sauve, ou il lui arriverait le même sort que le garçon. Mais déjà Isil s’était retournée, sentant sa présence. Réagissant au quart de tour, la petite s’enfuit à toutes jambes, passant la porte de la maison et s’enfonçant dans la nuit noire.

    « Reviens immédiatement !! brailla la voix de la jeune femme derrière Elenna. »

    Mais la fillette ne comptait pas se faire avoir une nouvelle fois. Elle courait toujours plus vite, balançant ses jambes toujours plus fort dans un instinct de survie primaire. Il pleuvait, masquant la lune qui n’éclairait déjà pas beaucoup. Un étang se dressait maintenant devant elle, tandis qu’Isil se rapprochait de plus en plus. Elle n’avait pas le choix. Ni une ni deux, elle sauta à l’eau dans un geste désespéré, sachant bien qu’elle se ferait rattraper tôt ou tard de toute façon. Mais sa poursuivante s’était arrêtée au bord de l’eau. Aussitôt, Elenna s’immobilisa, tenant peut-être enfin un moyen de lui échapper.

    « Sors de là ! rugit Isil.

     - N-Non, balbutia la petite effrayée. »

    La jeune femme resta un moment à réfléchir, puis son sourire devenu carnassier s’élargit, et ses yeux luisirent plus encore que d’habitude.

    « Si tu ne veux pas sortir, fit sa voix devenue clairement horrifiante, alors tu ne sortiras plus jamais… »

    Aussitôt, des chaines jaillirent du fond de l’eau, et s’entourèrent autour des bras et jambes de la fillette, la retenant prisonnière de l’étang. Sa robe était devenue rouge sang, son corps avait grandi. Puis ses cheveux d’anges devinrent peu à peu plus foncés. Mais surtout, ses yeux prirent la couleur du sang, brillant dorénavant dans la nuit noire. Elenna poussa un cri d’effroi.

    « Tu es maintenant toi aussi prisonnière de la forêt, condamnée à vivre comme moi, à jamais. »

    A jamais. La fillette, devenue adulte, eu d’abord du mal à saisir les propos d’Isil. Quand, soudain, la vérité la frappa de plein fouet, ne pouvant retenir les larmes rouges qui coulaient dorénavant à flots de ses yeux, lança un regard suppliant à Isil. Tue-moi, étaient les deux seuls mots qui parvinrent à sortir de sa bouche.

    « Tu aurais dû mourir quand tu en avais encore l’occasion. »

     


    Sans plus tarder, la question habituelle : Qu'en avez-vous pensé ?

    Soir d'Halloween


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  • Tristesse

    Sali-Salut~

    C’est moi ! (nan sans dec’ -.-‘) Je viens à vous pour vous présenter un petit texte que j’ai écrit en tombant de nouveau sur le concours qui a fait naître "Nuit d’été" et "Tempête". Décidément, je l’aime bien ce concours.

    Enfin, trêve de bavardages, allons-y !

     


     

    Cela devait bien faire plusieurs heures qu’elle n’avait pas bougé. Tout le monde était parti. Tout le monde l’avait laissé, indifférents à sa tristesse. Seule, dans ce monde de noir et de blanc, elle pleurait. On entendait dans la gare déserte les cris de son désarroi. Elle s’était assise à même le sol, et avait niché sa tête au fond de son joli pull en laine blanche. Ce cadeau qu’il lui avait offert. Il était désormais trempé par les larmes qui coulaient en abondance le long de ses fines joues. La robe blanche qu’elle avait achetée pour l’occasion, salie, ne servait plus à rien. Elle avait abandonné ses plus belles chaussures à talon pour que ses pieds nus puissent profiter de la fraicheur du sol. Elle s’abandonnait à son malheur, qui avait laissé indifférente  toute la populace qui s’agglutinait dans la gare sans se soucier des autres.

    Elle se remémorait comment il l’avait rejeté, alors qu’elle l’avait attendu à la gare durant des heures. Il avait nié la connaitre. Devant ses amis, il l’avait traité comme une étrangère, elle qui l’avait aimé pendant des années. Elle avait été humiliée. Elle qui s’était faite belle pour le revoir, elle qui avait mis le joli pull en laine blanche qu’il lui avait offert pour son anniversaire. Il l’avait détruite.  Elle n’était plus qu’une pauvre coquille vide. Elle s’était effondrée. Les passants ne faisaient que s’écarter sur son chemin, indifférents à son désarroi. Puis, petit à petit, la gare s’était vidée, la laissant seule avec ses sinistres pensées.

    Soudain, des pas se firent entendre, résonnant comme pour accentuer le vide silence qui était maintenant rompu. Les pas se rapprochèrent peu à peu, puis la voix d’un vieil homme retentit doucement derrière elle.

     - Madame ! Que faîtes-vous encore ici !

     - Mademoiselle… corrigea-t-elle entre deux sanglots désespérés.

     - Vous devez avoir froid. Venez avec moi, murmura-t-il en la relevant délicatement comme si elle allait se casser. Il y a une machine à café à côté de la billetterie. Cela vous réchauffera.

     


     

     

     

    Alors ? Comment l'avez-vous trouvée ? J'attends vos avis ^.^

    Tristesse


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  • Mini-One Shot : Tempête

    Bonjour !

    Aujourd'hui, je vous poste un autre de ces petits concours que je faisais quand je m'ennuyais, toujours sur le même site que pour "Nuit d'été". Mais cette fois, je ne l'avais pas déjà posté sur mon autre blog ! (enfin de l'inédit !)

    Bref, c'est partit !

     


     

    J’étais seul. Impuissant. Sous ce ciel d’un gris métallique, observant les crocs monstrueux de la vague qui allaient bientôt se refermer sur moi, je fis ma dernière prière. Prière pour ma famille restée à terre, qui pleurerait surement ma mort pendant des mois, voire des années. J’entendais le bruit sourd du fracas de l’eau. Prière pour mes hommes, mes compagnons de route, ayant tous succombé à la première tempête qui nous avait touché, et dont les corps perdus dans la mer seront bientôt rejoints par le mien.  Je sentais les fines gouttelettes qui jaillissaient de la vague et qui perlaient sur mon corps. Prière pour tous les valeureux guerriers des mers qui moururent en héros parmi les tempêtes. L’odeur salée de l’air marin s’engouffrait avec force dans mes narines. Prière pour mon voilier, mon fidèle camarade, témoin de mes nombreuses aventures par-delà les océans. Je voyais, comme au ralenti, les crocs du rouleau se refermer doucement sur moi. C’était la fin. J’écartais mes bras, face à la vague, écoutant une dernière fois le bruit de la mer, sentant une dernière fois le toucher de l’eau, humant une dernière fois l’odeur marine. L’océan m’avait offert la liberté, il me la reprenait aujourd’hui. Ma dernière prière fut pour la mer, qui peut à la fois être meilleure amie et pire ennemie. La vague s’abattit sur moi avec un fracas assourdissant, puis le silence se fit.

     

     


     

    Voilà (très court, une fois encore), envoyez les avis !

    Tempête


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